Juste après la première seconde d’inhumation de plus de 200 corps des victimes du drame de Bushushu et Nyamukubi en territoire de Kalehe au Sud-Kivu, plusieurs voix des rescapés et des fils de ce territoire, déplorent les conditions indignes dans lesquelles leurs frères et soeurs ont été mis en terre.
Dans plusieurs tweets circulant dans les réseaux sociaux, ces derniers condamnent le fait que leurs frères soient enterrés sans cercueils puis dans des fosses communes après que les autorités provinciales et territoriales aient refusé complètement de leur remettre leurs dépouilles mortelles pour un enterrement digne dans leurs familles respectives.
Dénonçant et condamnant cet enterrement, le premier à avoir réagi est l’Honorable Amani Kamanda Jacques, Rapporteur de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu et Élu du territoire de Kalehe.
<< L’enterrement fait n’est pas digne. Dieu voit tout. On ne sait pas s’il s’agit de quelle prise en charge des frais funéraires qui a été faite par le Gouvernement du Sud-Kivu. Que les âmes de mes frères et soeurs reposent en paix >>, a écrit sur son compte Twitter ce seul Député provincial qui a précisé être profondément touché par ce drame qui a mis fin à plusieurs citoyens de son territoire.
Pour sa par, le mouvement lutte pour le changement<>, section de Kalehe se demande si Kinshasa et même le gouvernement provincial du Sud-Kivu n’ont pas été capable de réunir même les cercueils pour enterrer dignement ces citoyens congolais << Les autorités congolaises n’ont trouvé de plus digne pour nos 176 compatriotes morts à Kalehe que de les entasser sans cercueils dans une fosse commune ? >>, S’interroge ce mouvement citoyen avant d’exiger que justice soit faite non seulement pour avoir enterrer ces citoyens dans des conditions inacceptables mais aussi pour avoir refusé aux familles de récupérer leurs victimes pour les enterrer dignement.
Rencontrés à Bushushu et Nyamukubi, certains rescapés vont jusqu’à douter de l’implication des autorités nationales dans ce qui a été fait au sujet de l’enterrement de leurs frères disparus
<< Franchement, nous n’avons pas un gouvernement responsable dans ce pays au regard de la façon dont sont enterrés nos compatriotes de Kalehe >> , s’est exclamé un rescapé qui a perdu dix membres de sa famille à Bushushu.
Certains survécus à ce drame vont même jusqu’à douter de l’autorité provinciale du Sud-Kivu qui appartiendrait claniquement à cette communauté fortement touchée par ce drame << Quelle autorité peut accepter d’enterrer ses soeurs et frères de cette manière? On dirait des indigents? Est-il vrai que le Gouverneur est de cette communauté Havu frappée par cette catastrophe ? Quelle humiliation du siècle ? Le Gouverneur doit des excuses publiquement à la population du Sud-Kivu et plus particulièrement à celle de Kalehe (Havu), c’est inacceptable cette façon de ridiculiser la province et le pays. On a manqué même les cercueils en bois ? >>, s’est interrogé un autre rescapé qui a perdu plusieurs membres de sa famille à Nyamukubi.
Dans son tweet, le Notable Valet Shabujongo sans mâcher les mots à écrit << Ceux qui pensent que Théo Ngwabidje Kasi est Muhavu, baoneye pale , ils doivent seulement regarder cette inhumation >>, a souligné ce notable de Kalehe et activiste des droits humains qui dans la suite a été complété par Bob Floribert en ces mots << C’est terrifiant >> et Dr Ernest Kalalizi << En tout cas, nous sommes surpris aussi. Il se dit Havu ce type? Au moment où les planches quittent Kalehe mais tu mets les corps sacrés dans les sacs ? Que Dieu pardonne nos dirigeants. C’était un deuil national >> , a écrit cet analyse à son compte Twitter.
De son côté Barhahiga Janvier précise << le porte parole du Gouvernement provincial balbutie sur le montant que le gouvernement provincial a mis en faveur des populations victimes>> , a écrit cet autre acteur de Kalehe au regard de ces conditions d’inhumation de ses frères et sœur.
Craignant des conditions d’inhumation déplorables à la veille même, la société civile de Kalehe avait sollicité l’implication personnelle du Chef de l’État Félix Tshisekedi Tchilombo Antoine. Dans sa note de plaidoyer, Delphin Birimbi, Président du cadre de concertation territoriale de la société civile de Kalehe avait ému le vœu de voir le Président de la République s’impliquer personnellement dans l’enterrement de ses citoyens qui ont perdu la vie dans le drame de Bushushu et Kalehe.
Pendant ce temps, les survivants de ce drame restent sans espoir car sans abri ni assistance.
Par ailleurs, plusieurs témoins de la situation humanitaire de ces sinistrés continuent à appeler le gouvernement de Kinshasa à agir personnellement pour sauver les vies de ces citoyens restés en détresse.
De retour de Bushushu, Ruben Mapendano