L’organisation citoyenne Lutte Contre la Justice Populaire (LCJP) organise en date du 2 avril 2023 un procès fictif au centre de Katana dans le groupement d’Irhambi Katana, en territoire de Kabare. Ce procès fictif qui mettra en opposition le ministère public contre des présumés voleurs à mains armées vise à sensibiliser sur les méfaits de la justice populaire au Sud-Kivu.
Me Alfred Murhula, coordonnateur national de la LCJP soutient qu’à travers ce procès, son organisation veut sensibiliser les habitants sur les méfaits des actes de vandalisme dus à la justice populaire au Sud-Kivu.
Il regrette que la justice populaire a développé une allure inquiétante au Sud-Kivu avec comme conséquences de promouvoir la culture des violences, la tuerie des personnes innocentes, l’effritement de l’autorité de l’Etat, l’empiètement des enquêtes ultérieures. Comme autant d’autres procès fictif déjà organisées par la LCJP, ce procès Me Alfred Murhula soutient que ce procès fictif du 2 avril prochain vise à renforcer et développer auprès des habitants une culture juridique respectueuse de droits humains et une culture citoyenne permettant une participation active dans les affaires publiques, notamment en matière de sécurité.
« Nous avons jugé bon organisé un deuxième procès fictif pour décourager ces crimes des jeunes en répétition dans cette contrée. C’est sur base d’une histoire vraie que notre scenario avait eu bel et bien lieu le 20 Juin 2021 au centre de Katana, trois autres procès fictifs qui ont eu lieux dans d’autres groupements du territoire se basaient sur les faits réels. Ce procès fictif vient décourager le meurtre, la non-assistance d’une personne en danger et l’incendie volontaires des institutions de l’Etat. Conformément à cette idée de promotion du rôle judiciaire l’objectif est ici de permettre à l’individu de se familiariser avec les affaires juridiques même s’il ne fait pas une étude approfondie de droit. Nous insistons dans ce cas à ce qu’une politique de sensibilisation et d’animation juridique soit mise en œuvre de manière permanente au sein des institutions spécialisées et au niveau de chaque groupement, chefferie et commune. Parallèlement à cela, il faut solliciter la contribution des différentes instances de socialisation de l’individu, notamment, la Famille, l’école, les Eglises, les groupes de pairs, les medias et la société civile car elles peuvent fortement influer aussi bien sur la conscience individuelle des individus que collective » soutient le coordonnateur de la LCJP.

Autres objectifs visés par ledit procès fictif :
– Contribuer à la promotion et à la protection des droits humains, la paix et les biens être des citoyens
– Lutter contre des violations des droits humains et l’impunité,
– Conscientiser la population sur les conséquences de la justice populaire;
– Promouvoir les droits humains;
– Contribuer à la résolution et gestion non-violente des conflits dans des communautés affectées par divers différends
Acteurs du procès fictif :
1. Le tribunal de Grande Instance de KATANA sera composé d’un président et des juges (2) avec l’assistance d’un greffier et le concours du ministère public (5 acteurs)
2. Prévenus seront assistés par (5 avocats)
3. Témoins et un renseignant (3)
4. Partie civile représenté par son conseil (3)
5. Prévenus (5)
6. Partie civile (4)
7. Animateur(1)
8. Artiste (1)
9. Directeur de son et responsable des instruments (1)
Au maximum 30 acteurs pour réaliser ce scénario
Selon la LCJP, lors de ce procès fictif, les avocats prépareront leurs clients pour permettre d’avancer et réaliser une très bonne mise en scène.
« C’est un procès qui a un rôle éducatif, ceux qui assistent doivent apprendre beaucoup des choses sur les conséquences de se rendre justice. Les praticiens prépareront les juristes en formation pour cette expérience devant une grande foule ce n’est pas toujours facile. Il faudra aussi que les conseils (acteurs) s’entraident dans la rédaction de note de plaidoirie, moyens de défense » fait noter Me Alfred Murhula.
Il faut dire que dans le passé plus de 200 citoyens de Katana ont participé au premier procès fictif qui avait eu lieu au centre de katana sur les faits qui s’étaient déroulés à ce lieu en date du 01 décembre 2019 où un motard du nom a été lapidé à Muganzo dans le groupement d’Irhambi Katana parce qu’il avait été suspecté comme voleur aux environs de 19h.
Pour ce procès du 2 avril 2023, le coordonnateur de la LCJP invite la population de cette contrée à venir suivre en masse cet execice juridique qui permettra aux uns et aux autres à comprendre et se familiariser avec les affaires juridiques même s’ils n’ont pas faits des études approfondies de droit.
« Nul ne doit se rendre justice » insiste la LCJP