Sud-Kivu : Angaza Institute lance un projet de recherche-action visant des acteurs « périphérisés » des ressources naturelles

Le Centre de recherche Angaza Institute de l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR-Bukavu) a lancé ce mercredi 18 janvier 2023 à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu un projet  dénommé « Ressource Rush, acteurs périphéries et luttes d’accès et de contrôle des ressources naturelles en RDC : vulnérabilité et résiliences »

C’est le Directeur Général de l’ISDR-Bukavu, Désiré Lumonge, qui a officiellement lancé ce projet de recherche-action qui vise les acteurs périphéries des ressources naturelles  et qui est essentiellement centré sur trois volets.

Photo de famille après présentation du projet

Le premier volet consiste au renforcement des capacités sur un  certain nombre des formations et séminaires sur la gouvernance des ressources naturelles et la manière dont les acteurs qui cherchent l’accès à ces ressources interagissent.

A encoire le Professeur Emery Mudinga, directeur du centre Anganza Institute, durant les séances de formation, les acteurs des différents centres de recherche seront impliqués mais également  les populations cibles notamment les peuples autochtones, les femmes, les jeunes et les pêcheurs qui sont considérées comme acteurs principalement périphéries par les structures institutionnelles qui produisent les formes de domination et d’exclusion aux ressources naturelles.

« Les femmes sont excluent parce qu’effectivement dans la conception  traditionnelle elles n’accèdent pas à la terre  et c’est un grand débat qui pourra intervenir. Il y a aussi les jeunes qui historiquement n’ont jamais été pris au sérieux  dans l’accès à la terre et les pêcheurs qui essaient d’accéder aux ressources halieutiques et qui malheureusement sont confrontés à la législation qui les empêchent de se mouvoir dans les espaces halieutiques. Nous avons également des peuples autochtones qui ont toujours été exclus parce qu’il y a une conception selon laquelle ce sont des peuples nomades et donc on ne peut pas leur accorder des droits fonciers. Et cette réflexion a contribué à la marginalisation de ces peuples et à les mettre dans les périphéries » a expliqué le Prof Emery Mudinga.

« Une recherche-action pour des propositions concrètes afin de réguler l’accès aux ressources naturelles »

 Dans le deuxième volet, le projet compte s’atteler sur la recherche pour déboucher sur des résultats devant alimenter et déboucher sur des propositions concrètes et des accords précis afin de réguler l’accès aux acteurs périphéries aux ressources naturelles.

«  Nous comptons recruter deux doctorats qui vont pendant 4 ans faire le recherche sur cette thématique de gouvernance des ressources naturelles  et voir la manière dont le contexte culturel, politique, économique entretien la production des inégalités et d’exclusion de certains acteurs aux ressources naturelles. On aura également  deux étudiants en master qui iront étudier à l’université de Mons ou à l’université de Luvain pour pouvoir produire du savoir sur la thématique. C’est une recherche action parce que dans le volet trois du projet, nous comptons mettre en place des actions qui sont alimentées par la recherche. Des actions faites sur base des recherches des doctorats, par les centres de recherche et autres scientifiques pour capitaliser les résultats de leurs recherches et mener des actions. Il est sûr qu’avec cette approche on tend vers des propositions concrètes qu’on peut injecter dans des processus de réforme au niveau national. Mais nous pensons qu’il est aussi possible de trouver des solutions au niveau local à travers des dialogues sociaux  entre acteurs à la base et qui peuvent déboucher sur des accords très précis qui vont réguler l’accès des pêcheurs aux ressources halieutiques, l’accès des peuples autochtones aux ressources naturelles mais également comment les jeunes et les femmes peuvent jouir des droits fonciers qui parfois historiquement et culturellement ont été ignorés » a soutenu le directeur de Anganza Institute.

Celui-ci a rassuré que dans ce troisième volet, le projet va se focaliser sur les dialogues sociaux pour  trouver des solutions possibles qui soient envisageables au niveau local mais également faire une série d’actions de plaidoyer pour l’accès aux ressources naturelles.

Il sied de signaler que « Ressource Rush, acteurs périphéries et luttes d’accès et de contrôle des ressources naturelles en RDC : vulnérabilité et résiliences » est un projet de développement qui met en partenariat l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) et ses différents centres de recherche en particulier Angaza Institute et CREGED et l’Université Catholique de Luvain et l’Université de Mons. Il est financé par l’Académie de Recherche d’Enseignement Supérieur (ARES).

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