RDC : Uhuru Kenyatta appelle tous les Congolais au patriotisme et les groupes armés à déposer les armes

Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya désigné facilitateur du processus de Nairobi par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), séjourne à Kinshasa depuis dimanche 13 novembre. Dans une interview exclusive accordée à Radio Okapi, Uhuru Kenyatta appelle tous les Congolais au patriotisme et les groupes armés, à déposer les armes pour une paix durable.

L’ex-président kenyan appelle les Congolais à l’unité :

« Mes frères et sœurs Congolais, je voudrais vous dire ceci : il y a ceux qui viennent d’ailleurs pour vous diviser.  Mais ils ne vous divisent pas parce qu’ils vous aiment. Ils vous divisent pour leurs intérêts qu’ils cherchent dans votre pays. C’est la responsabilité de tout Congolais ».

Pour lui, les Congolais doivent plus que jamais développer le patriotisme, vivre et travailler ensemble.

Uhuru Kenyatta exhorte ainsi tous les combattants des groupes armés à déposer les armes :

« Sachez que les armes ne font seulement des victimes. Elles ne peuvent jamais vous amener le développement et la richesse ».

« Nous sommes ici par ce que nous sommes aussi consternés par ce qui se passe dans le pays. Les Congolais sont tués innocemment. On leur impose la guerre. Nous sommes là pour échanger avec le gouvernement et avec   les Congolais pour voir comment nous pouvons ramener la paix   dans le pays et amener la solidarité   entre les différentes communautés et ethnies », a expliqué Uhuru Kenyatta. 

Il a rencontré notamment le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi et la Cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, pour réfléchir ensemble sur comment ramener la paix dans l’est de la RDC.

D’autres rencontres sont prévues notamment les présidents de deux chambres du parlement congolais, ainsi des membres de la société civile.

Ballet diplomatique

Avant l’ancien chef de l’Eta kenyan, Kinshasa a accueilli ce week end deux chefs d’Etats en exercice. Il s’agit de Jöao Lourenço d’Angola, médiateur désigné par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de l’Union africaine (UA) pour la désescalade entre la RDC et le Rwanda, et de Umaro Sissoko Umbalo de Guinée Bissau.

Principal motif de leurs visites : venir à bout de l’insécurité dans la partie Est de la RDC par l’éradication de tous les groupes armés dont les terroristes du M23 et des ADF.

Par ailleurs, la conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu a appelé, samedi 12 novembre,  les congolais à bannir les discours de haine en vue de prévenir le génocide.

En séjour à Kinshasa, Alice Wairimu Nderitu a indiqué, dans une interview exclusive à Radio Okapi, que le génocide qui est l’extermination d’un peuple due à diverses raisons est souvent précédé des discours de haine.

« En ce qui concerne les discours de haine, il est extrêmement important d’expliquer que l’histoire nous a appris qu’il n’existe pas un seul génocide dans le monde, ni l’holocauste, ni le génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda, ni le génocide de Srebrenica de 1995 en Bosnie-Herzégovine, qui n’ait été précédé, accompagné et suivi d’un discours de haine. Ce que fait le discours de haine : le discours de haine déshumanise les êtres humains. Les discours haineux décrivent les êtres humains, parfois comme des animaux. Vous entendez donc des êtres humains décrits comme des cafards, des vers, des poux, des puces. Cela a pour effet de déshumaniser dans l’esprit de la personne qui va perpétrer le génocide. Cela contribue à déshumaniser cet être humain pour en faire un animal qui peut ensuite être tué », a-t-elle expliqué.

A cet effet, la conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations unies appelle les uns et les autres à combattre ce comportement :

« Il est donc extrêmement important, c’est mon message au peuple congolais, de comprendre que les discours de haine touchent tout le monde. Aujourd’hui c’est mon tour, demain c’est votre tour. Et ce discours de haine contribue à définir les gens comme autres, comme n’appartenant pas au groupe. Et quand on pense à ce que font les discours de haine, ils sont utilisés par les politiciens pour mobiliser les gens les uns contre les autres. Le discours de haine est particulièrement utile aux politiciens, je dirais, surtout lorsque des événements majeurs se préparent, comme des élections, car il devient alors beaucoup plus facile pour les gens d’écouter et de prendre en compte le contenu de votre discours ».

Avec la radio Okapi

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