RDC : invalidation des députés absentéistes à l’Assemblée nationale, Balamage Nkolo dénonce un musellement des élus de l’opposition qui dérangent

Le député national Balamage Nkolo Boniface a annoncé, lundi 25 avril, avoir été invité par la commission spéciale chargée de statuer sur les cas des élus absentéistes mise en place par l’Assemblée nationale. L’ancien 2ème vice-président de la chambre basse du Parlement fait savoir qu’il a d’abord été invité en tant que membre faisant partie de ladite commission avant d’être soumis lui-même à une audition en rapport avec ses absences.

M. Balamage dénonce une commission “irrégulière” et dont les membres n’ont ni attribution ni qualité pour, dit-il, prétendre réaliser un tel travail.

« Dimanche, j’ai reçu dans la soirée, un message WhatsApp de mon collègue Roger Mwamba Mangbenza, le médecin. Ce message me disait que je suis invité aux travaux de la commission chargée d’examiner les cas d’absence comme membre de la commission à 7h30, lundi. Lundi matin avant de quitter, je l’appelle pour lui dire collègue, je suis en route. Il me dit, oui collègue nous vous attendons. Alors, j’arrive dans la salle, je vois le bureau de la commission installé, il m’approche à côté de lui. Je regarde et lui dis que si c’est moi qu’on attendait on peut commencer le travail ? Comme membre du bureau, où sont les documents de travail, est-ce qu’on peut commencer ? Tout de suite il me dit non, nous avons commis une erreur de vous inviter comme membre de la commission alors que nous devrions vous invitez comme devant être auditionné sur les absences que vous devez justifier. Je regarde alors, d’abord je tique sur la démarche et je change de place », confie Boniface Balamage.

Etonné, il dit quand même s’être mis à la disposition de la commission en sa nouvelle qualité d’un  auditionné. Il pose des préalables notamment la décision nommant les membres de la commission, la régularité de la composition de la commission c’est-à-dire le caractère paritaire de la commission et les preuves de ses absences. Il dit n’avoir rien obtenu de tout ça.

« Je suis à votre écoute. Il me dit mais, justifier vos absences. Je lui dis mais, avant d’entamer, je voudrais, pour exercer ces droits comme parlementaire, voir d’abord la décision qui désigne la commission pour examiner devant qui je suis et quelles sont vos attributions et limites de vos compétences. Mais aussi, savoir si la commission est paritaire donc, opposition-majorité, parce que dans le cas d’espèce, la commission doit être paritaire. Je constate que les collègues qui étaient en face de moi n’ont pas de décision qui les a désignés. Et donc, je dis mais, dans ces conditions-là, on ne sait pas avancer parce que je ne sais pas de quoi vous me reprocher ni qui vous êtes. Conformément au Règlement intérieur, ils doivent d’abord brandir la  décision les désignant », fustige-t-il.

Elu du Sud-Kivu et avocat de son état, Balamage s’étonne que la commission lui demande de justifier les absences qu’elle ne sait pas elle-même prouver.

Pour lui, la commission spéciale et temporaire a une mission inquisitoriale, c’est elle qui doit fournir les preuves des supposées absences des personnes visées. Ceci permettra aux présumés absentéistes de fournir les preuves de leurs absences.

Il dit que la commission a dit ne pas avoir les listes des présences. Elle a avoué avoir reçu une liste d’une centaine de députés à auditionner. M. Balamage dit avoir vu sur cette liste, des députés essentiellement de l’opposition. D’où, sa dénonciation d’une stratégie de musellement des élus de l’opposition qui dérangent.

Pour l’opposition, le décompte des absences se fait à la fin de la saison. Lorsqu’elle est clôturée, c’est fini.

Et sur la période que la commission lui a fait savoir comme concernée par ses absences, soit la session de mars et septembre 2021, l’élu d’Idjwi au Sud-Kivu précise : «… Nous avons les recommandations du Docteur Muyembe sur les restrictions de réunions publiques. D’une part, notre Assemblée plénière  ne pouvait se réunir qu’avec un nombre restreint. Et, d’autre part, comment dans ce cas de figure, on peut lancer un discrédit sur certains élus en les traitant d’absentéistes ? », s’inerroge-t-il.

Pour rappel, l’Assemblée plénière a adopté, vendredi 22 avril dernier, la résolution mettant en place une commission spéciale devant statuer sur les cas des députés nationaux absentéistes. Cette commission a pour mission de convoquer les élus concernés afin de présenter leurs moyens de défense. A l’issue de cette étape, des décisions seront prises. L’objectif poursuivi, d’après la chambre basse du parlement, est de faire respecter la constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Avec Actualité. CD

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